Nice, des palmiers infestés se font enguirlandés

Est-ce pour masquer son incapacité à pouvoir traiter ses palmiers ? Est-ce pour un dernier adieu à ceux qui ont fait sa réputation et embellit pendant plus d'un siècle et demi, la Promenade des Anglais, ses avenues, ses parcs, les propriétés publiques et privés? Toujours est-il que la Ville a fait le choix pour le moins scabreux d'affubler des palmiers infestés de guirlandes de Noël alors que la loi fait obligation de les assainir, de les traiter ou de les couper. Il est vrai qu'il y en a déjà eu tant de couper...!

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Et pourtant il était encore possible l'année dernière d'éviter l'hécatombe qui s'est malheureusement produite comme Michel Ferry l'avait prévue depuis très longtemps.

L'année dernière le 28 décembre il avait de nouveau tiré le signal d'alarme (urgence pour sauver la promenade des anglais) pour attirer l'attention des autorités, et des médias sur ce qui se passerait si Nice ne s'engagait pas dans une lutte collective organisée et coordonnée entre propriétaires publics et privés.

Pourquoi n'est-il pas écouté alors que son expérience scientifique et le travail qu'il a mené depuis tant d'années auraient permis de sauver des dizaines de milliers de palmiers patrimoniaux qui meurent chaque jour dans l'indifférence médiatique. Ce sont pourtant des millions d'euros qui partent en fumée, des palmiers centenaires irremplaçables qui sont détruits et l'avenir touristique de la Région qui pourrait en supporter les conséquences. Dès 2010 il avait préconisé l'utilisation de l'endothérapie à base d'émamectine benzoate : l'endothérapie ne sera autorisée qu'en mars 2012 et le benzoate d'émamectine en mars 2014 ! Quatre années précieuses dans la lutte contre la propagation d'un ravageur avaient déjà été perdues ! Et il aura fallu attendre 2016, soit 6 ans après la parution de l'arrêté de lutte obligatoire contre le CRP pour que le prix d'un traitement préventif devienne si ce n'est accessible à tout le monde, au moins abordable par une majorité de propriétaires de palmiers dans le cadre d'une démonstration sur le territoire de la CAVEM.

Nice a fait le choix du traitement biologique dont on connaît les avantages mais aussi les manques et les graves inconvénients. Sans aucun traitement en période estivale au moment où les vols et les pontes sont intenses, le scénario était écrit d'avance ! Alors à quoi bon faire des dépenses pour des traitements dont l'efficacité était discutable et qui n'avaient pas été retenus dans l'arrêté du 21 juillet 2010?  A quoi bon remplacer des palmiers Phoenix canariensis qui sont aujourd'hui la cible privilégiée des charançons par d'autres palmiers. On sait que le charançon a su évoluer et passer du dattier au canariensis, demain qui peut dire à quelle espèce il s'attaquera ! Des attaques sur Washingtonias, Butias, Jubaeas, Syagrus ont été relevées même si le pourcentage des cas est moins élevé. A quoi aura servi la subvention européenne ?

En février 2016, L'ANSES (Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) interrogée le 16 septembre 2015 par la DGAL (Direction générale de l'alimentation) sur une demande d’avis relatif « aux traitements à mettre en oeuvre dans le cadre de la lutte contre le charançon rouge du palmier», répondait le 26 février 2016 : "En conclusion, seule la stratégie de lutte par injection dans le stipe d’un produit phytopharmaceutique à base d’émamectine benzoate peut être actuellement retenue... "

La Ville de Nice ne pouvait pas l'ignorer, en appliquant cette stratégie elle aurait pu protéger ses palmiers dès le printemps !

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Nice a t'elle choisi la bonne stratégie pour traiter et protéger ses palmiers patrimoniaux, on peut sérieusement en douter!