Piéges à phéromones : attention à vos palmiers !

Pièges à phéromones : attention à vos palmiers ! Non les pièges ne sont pas, ou du moins pas encore hélas, la panacée biologique pour lutter contre le charançon que certains voudraient faire croire.

Depuis l'entrée en vigueur au 1er janvier 2017 de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte et l'interdiction faite aux collectivités d'utiliser des produits phytosanitaires dans les espaces publics, certains esprits mercantiles ont vu là l'opportunité de faire du business en proposant aux collectivités et aux propriétaires privés d'utiliser les pièges à phéromones comme moyen de lutte biologique sans attirer leur attention sur l'impérieuse nécessité que cela se fasse dans le cadre d'une lutte collective organisée et contrôlée lorsque la grande majorité des palmiers publics et privés ont d'abord été traités préventivement ou assainis.

Tout d'abord revenons sur un point important, le charançon rouge est un organisme nuisible de lutte obligatoire et même si le Commission européenne décide son déclassement par capitulation de certains pays membres (voir notre article à ce sujet), la France devrait maintenir la lutte obligatoire qui permet aux propriétaires de palmiers publics et privés de faire traiter leurs palmiers par des professionnels agréés avec les produits phytosanitaires prévus dans les protocoles de traitement imposés par l'arrêté du 21 juillet 2010.

Les pièges à charançon sont des outils indispensables et complémentaires à la lutte collective lorsqu'elle est organisée par une collectivité. mais ne peuvent être utilisés comme moyen de lutte.

Rappelons que tous les fabricants de pièges mentionnent, dans les conditions d'emploi, qu'ils ne doivent pas être placés à moins de 25/30m d'un palmier et que dans l'état actuel des connaissances et des produits disponibles,  tous les scientifiques (dont Didier Rochat, chercheur à l'INRA et spécialiste du sujet dans le cadre du projet de recherche européen PalmProtect et que nous avons interpellé le 14 juin dernier précisément sur ce sujet) s'accordent pour dire qu'entre le piège et le palmier, il y a un risque très important que le charançon choisisse le palmier.

Il existe plusieurs fournisseurs de pièges et un bricoleur averti pourrait facilement se fabriquer le sien à condition de respecter quelques principes bien connus maintenant sur la forme, la couleur et les accès.

Ce qui va conditionner le fonctionnment du piège ce sont les ingrédients que l'on y installe pour attirer le charançon dont les fameuses phéromones. Il existe plusieurs fournisseurs sur le marché dont le plus récent est sans doute la société M2I qui a saisi l'opportunité du Plan régional pour faire la promotion commerciale de ses produits auprès des collectivités.

Nous avons demandé à Michel Ferry de faire un point sur ce sujet :

Le piégeage dans la lutte contre le charançon rouge du palmier (CRP) par Michel Ferry (16 juillet 2017)

Vous retrouverez ce document dans les "Billets scientifiques de Michel Ferry"