Le Préfet du Var rappelle la loi : la lutte est obligatoire !


Le traitement préventif des palmiers n'est donc pas une option au choix c'est une obligation légale. Les personnes qui ne traitent pas leurs palmiers de manière préventive peuvent être condamnées à des sanctions pénales prévues par le code rural qui peuvent atteindre 30000€ d'amende et jusqu'à 6 mois d'emprisonnement.

Le Préfet  vient d'ailleurs de rappeler, par lettre en date du 15 décembre 2016, leurs obligations aux maires des communes du Var concernées .


« ...La mise en œuvre de la lutte concerne tous les détenteurs de palmiers : particuliers, pépiniéristes et collectivités...Je vous rappelle les principales obligations qui doivent être respectées : ...abattage ou assainissement des palmiers contaminés...application des traitements préventifs sur les palmiers sensibles...selon une des trois stratégies prévues par l'arrêté de lutte....Je vous incite à favoriser une lutte collective et à vous coordonner avec les communes voisines... »

On comprend donc qu'ARECAP, déjà pris comme référence dans la réponse du Gouvernement à la question écrite de Jean-Sébastein Vialatte, maire de Six-Fours-les-Plages : "...A l'instar de l'action menée par la communauté d'agglomération Var Estérel Méditerranée (CAVEM), l'efficacité de la lutte est renforcée par la mise en œuvre de démarches collectives, qui permettent également de mutualiser et, par conséquent, de réduire une partie des coûts. Ces démarches pourraient se structurer autour de programmes collectifs volontaires, au sens de l'article L. 201-12 du code rural et de la pêche maritime. Les collectivités concernées et en premier lieu les communes, ont la capacité d'avoir un rôle important dans l'élaboration et la mise en œuvre de telles mesures de lutte collective..", pourrait servir de modèle, même si des modifications de l'arrêté du 21 juillet 2010 restent indispensables pour qu'il soit transposable.

Depuis plusieurs années, pour Michel Ferry, spécialiste international du traitement des palmiers, président du CMSP et conseiller scientifique de PROPALMES83, seule une lutte collective coordonnée entre propriétaires publics et privés menée rapidement et limitée dans le temps peut permettre de réduire drastiquement la population des charançons rouges et de sauver les palmiers !

Par contre dans cette lettre préparée par le SRAL, les seules suggestions d'aide qui sont faites aux communes sont le "Vade mecum" et la "cartographie interactive" des foyers déclarés.

Certes le "Vade mecum" présente l'intérêt de regrouper en un seul document les liens vers les principaux textes qui peuvent être utiles, mais pour l'essentiel il reprend le contenu de l'arrêté du 21 juillet 2010 sans fournir d' informations pratiques pour l'organisation d'une lutte collective et laisse les municipalités totalement démunies. L'étude de prix à laquelle ce Vade mecum renvoie n'est plus d'actualité en ce qui concerne la stratégie 3, qui de l'avis même de l'Anses est la seule qui peut-être retenue pour la lutte contre le charançon rouge! Quand à la cartographie nous avons déjà eu l'occasion de dire qu'elle était totalement dépassée et plus bloquante que vraiment utile, utilisant des données très incomplètes (déclarations de palmiers infestés) elle ne peut être le reflet de la réalité sur le terrain. C'est bien évidemment le cas des chiffres donnés au début de la lettre et qui concernent les palmiers infestés.

"...le nombre de palmiers attaqués annuellement continue à progresser depuis la première découverte de cet insecte dans la région en 2006 ( 2836 palmiers en 2013, 3638 en 2014, 5581 en 2015)...."

On ne voit pas très bien comment ce nombre ne pourrait pas continuer à progresser puisque rien, en dehors d'ARECAP en 2016, n'a été tenté pour inverser la tendance depuis 2010. En 2014 on savait déjà que l'endothérapie pratiquée dans le cadre de luttes collectives aurait pu permettre d'y arriver !

Par ailleurs il ne s'agit pas du nombre de palmiers attaqués annuellement mais du nombre de déclarations de palmiers infestés et donc très largement sous-estimé !

Ces chiffres sont tellement éloignés de la réalité qu'ils ne font que tromper les personnes qui pourraient se rassurer à leur lecture. C'est continuer à avancer avec un bandeau sur les yeux !  Et laisser les palmiers disparaître des paysages méditerranéens.

On se demande quand l'administration s'engagera réellement dans cette lutte à nos côtés ? Aux côtés des communes qui ont une réelle volonté, elles, à tenter de sauver leur patrimoine végétal emblématique. Nous n'avons malheureusement que très peu de temps devant nous, certaines communes ont déjà perdu la moitié de leurs Phoenix canariensis ! Il faudrait que la généralisation soit engagée dès cette année ! Ca ne semble toujours pas la priorité des services du Ministère.

En ont ils la volonté?