Arecap : en 2020 la lutte collective contre le charançon rouge continue !

Résultats Arecap pour la saison de traitement 2019

- Près de 6000 palmiers ont été injectés sur le territoire de la Cavem dont 4000 Phoenix.

- Même si les résultats restent bons, avec un taux d’échecs apparents de 3,5 % sur près de 5000 palmiers suivis depuis 2016, 2017, et 2018, (avec au total 58 palmiers morts ou abattus depuis 2016 soit 1,2%) la situation s'est légèrement dégradée par rapport à l’année dernière contrairement à ce que nous espérions.

Sur les 2156 palmiers suivis depuis 2016, 73 (3,4% en taux d'échecs apparents) ont vu leur état régresser dont 30 (1,4%) sont morts ou ont été abattus. Le taux d'échecs apparents sur les seuls palmiers Phoenix canariensis est de 4,13% (soit 69 cas de régressions pour 1671 palmiers dont 27 morts ou abattus soit 1,6%).

Dans les échecs "apparents" sont comptabilisées toutes le régressions de l'état du palmier sans qu'il soit possible d'en définir la cause.

- Il est facile de constater au vu des photos prises en 2015 que des palmiers municipaux ont été injectés depuis 2016 sans assainissement préalable (problème de budget) alors qu'ils étaient déjà suspects ce qui pourrait expliquer quelques échecs. Il semble que l'injection ait pu freiner l'expansion de l'infestation sans pour autant la réduire complètement. Des investigations complémentaires ont été demandées à Syngenta, elles seront nécessaires pour connaître les raisons de ces régressions.

Les causes d’échecs apparents peuvent être multiples.

Parmi les causes d’échecs

- intervalle de plus d’un an entre deux injections ou interruption puis reprise des traitements ! Nous rappelons que les traitements doivent être réalisés tous les ans, de préférence au printemps. Veiller à ne pas dépasser les 12 mois entre deux injections ;

- palmier non nettoyé avec des restants de palmes trop importants ! Les applicateurs nous ont signalé que dans de nombreux cas, la longueur des restants de palmes sur le stipe des petits palmiers (stipe <1,50/2m) est trop importante. Compte tenu de la technique utilisée par les applicateurs de Syngenta il y a, dans ce cas, un risque que le produit n’atteigne pas les tissus sains du palmier et qu’une partie importante soit perdue, réduisant ainsi l’efficacité du traitement. Ce risque est augmenté par la méthode d'injection sous pression utilisée par Syngenta (malgré les différentes injonctions de Michel Ferry de revenir à une méthode d'injection par infusion qui a notamment l’avantage de présenter un risque de phytotoxicité plus faible pour les tissus). Pour réduire ce risque, nous demandons aux propriétaires de prendre des dispositions pour faire couper les restants de palmes et nettoyer les stipes de leurs palmiers avant de les faire injecter. Ils doivent veiller à ne pas faire un arasement trop près pour ne pas blesser les palmiers ce qui ouvrirait une porte d’entrée pour les charançons. Cette opération de nettoyage est à la charge des propriétaires ;

- palmier injecté alors qu'il était déjà infesté (les symptômes n'ayant pas été détectés / ou pu être détectés au moment de l'injection).

 

Arecap continue en 2020 !

Malgré les difficultés rencontrées cette année avec les conditions imposées pour lutter contre le COVID19 les traitements des palmiers ont repris depuis fin mars . Nous invitons les propriétaires qui participent à l'opération à poursuivre les traitements pour protéger leurs palmiers. Le risque que ferait courir une infestation par le CRP est bien plus important que le risque de fragiliser le palmier avec les trous d’injection (voir dispositions ci-dessus).

 

ATTENTION : surveillez régulièrement vos palmiers, apprenez à détecter les symptômes d’une infestation  !

aucun traitement ne peut prétendre être efficace à 100 %, même si les résultats que nous observons avec l’injection sont encore très satisfaisants, quelques palmiers se retrouvent infestés malgré le traitement. Il est donc essentiel d’apprendre à reconnaître les tout premiers symptômes d’une infestation pour pouvoir faire appel à un professionnel agréé qui pourra l’assainir. Lorsque la détection est suffisamment précoce, il est possible de sauver le palmier. Il faut réagir sans attendre même si la décision est parfois difficile à prendre. Un palmier assaini peut retrouver sa couronne de palmes en 6 à 9 mois. Pensez à demander à l’applicateur de l’injecter à 1m sous la couronne basse après l’assainissement (recommandation de Michel Ferry – conseiller scientifique de Propalmes83 et expert international auprès de la FAO) car après l’interdiction de l’imidaclopride en septembre 2018, c’est le seul traitement suffisamment efficace contre le charançon qui nous reste post assainissement (ce traitement doit être réalisé en complément d’un traitement avec des nématodes ou insecticides autorisés -voir notre article sur les traitements).

 

L’opération 500 pièges devrait être étendue à 1000 pièges.

La Cavem (service de lutte contre les nuisibles / pôle E3D /) a prévu de mettre en place une extension du réseau de 500 pièges qui était opérationnel depuis juin 2018 (partenariat avec la Région Sud-Paca qui finance partiellement le projet, la société Bergon et Propalmes83). Cette extension se ferait jusqu'à 1000 pièges disposés sur le territoire public des 5 communes et chez les propriétaires privés volontaires pour participer à l'opération et transmettre leurs relevés mensuels des captures dans les mêmes conditions financières (pièges distribués gratuitement avec les phéromones nécessaires pour la 1ere année et conditions négociées pour l’achat des phéromones des années suivantes). Les propriétaires engagés dans l'opération Arecap ont été sollicité pour participer à l’une ou l’autre de ces opérations et nous les engageons à le faire s'ils en ont la possibilité (à éviter pour ceux qui auraient des palmiers suspects ou récemment assainis).

Ce sont des opérations complémentaires de la lutte collective qui permettent d’en renforcer les effets et de mesurer l’évolution de la population de CRP.

(Commentaire : pour répondre aux interrogations de certains d’entre vous, le piégeage seul ne peut être suffisant et peut même s’avérer dangereux si les palmiers ne sont pas traités collectivement. Suivant les avis scientifiques, un piège seul, aussi parfait soit-il, ne peut pas capturer plus de 50 % des CRP, les autres seront donc attirés par le palmier où ils iront se reproduire si le palmier n’est pas traité. Or il suffit d’un charançon pour que l’infestation reparte. Par contre lorsque les palmiers environnants sont traités, le piège renforce l’action du traitement et permet d’apprécier l’évolution de la population de CRP). Voir les articles de Michel Ferry concernant le piégeage dans les « billets scientifiques ».

Les premières évaluations, après un an de fonctionnement montrent une réduction de près de 48 % de la population de charançons entre 2018 et 2019. Souhaitons que cela continue !

 191126 Presentation Arecap Monaco 22 pieges

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