Palmiers, les traitements préventifs avec des insecticides chimiques en complément des injections.
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- Publication : dimanche 13 novembre 2022 13:51
Les traitements préventifs utilisant des insecticides chimiques en complément de l'injection sont injustifiable
Pourquoi la question des traitements préventifs, complémentaires à l'injection, s'est-elle posée ?
Certains applicateurs de l'injection de REVIVE II (ou ARETOR) sous contrat Syngenta, proposent de plus en plus souvent des traitements préventifs complémentaires par aspersion d' insecticides liquides du type KARATE à technologie Zeon (ou ses divers substituts commerciaux exemple : KUSTI, KARAIBE, NINJA, SENTINEL ou autres) que l'on désignera par KZ dans la suite et qui sont également produits par Syngenta.
ATTENTION nous avons eu confirmation par le Sral-Paca que ces traitements étaient interdits !
voir notre article du 26 janvier 2023:
Traitements préventifs des palmiers contre le charançon rouge interdits sauf exceptions !
Quels sont leurs arguments :
- Ils font espérer de meilleures chances de réussite du traitement en préservant les palmiers d'une ré-infestation possible.
- Certains soutiennent que l'injection n'étant pas efficace à 100% (note 1), un traitement complémentaire permettrait d'éviter les échecs.
Ils prétendent obtenir de meilleurs résultats avec 2 traitements KZ par aspersion, en compléments de l'injection annuelle dans le stipe/tronc du palmier de REVIVE II, insecticide chimique à base d'émamectine benzoate (émab.) également produit par la société Syngenta.
Mais, aucun n'est capable de dire si l'injection seule n'aurait pas donné les mêmes résultats sur les mêmes palmiers ! et aucun n'a été assez imprudent pour dire aux propriétaires " je vous garantis 100% de réussite !"
Malheureusement, la seule certitude pour le propriétaire de palmiers c'est de dépenser plus (au minimum 50€ par traitement complémentaire suivant leur hauteur et leur accessibilité) sans aucune garantie que ses palmiers ne se retrouveront pas infestés.
Les deux seuls gagnants à coup sûr sont : le professionnel, applicateur de Syngenta qui fait les injections et se trouve dans une situation concurrentielle privilégiée puisque tous les professionnels agréés pour traiter les palmiers n'ont pas cette même possibilité et la société Syngenta qui commercialise aussi le Karate Zeon !
Pourquoi ces arguments sont-ils de nature à tromper les propriétaires de palmiers ?
1) Si l'usage de l'insecticide KZ est autorisé pour le traitement des parties aériennes des arbres et arbustes contre les coléoptères phytophages (code usage 14053100), son efficacité à la dose prescrite (voir son AMM 9800336) n'a pas été démontrée dans la lutte contre le charançon rouge des palmiers (CRP) et, même si elle l'avait été, serait nulle ou négligeable à la fréquence autorisée (deux traitements par an dont la rémanence n'excède pas trois à quatre semaines ! dans ces conditions, le contrôle des larves serait nul (voir b ci-dessous) et celui des adultes ne pourrait présenter une certaine efficacité qu'à condition d'être répété pendant 9 à 10 mois). De plus, sa fiche ephy sur le site de l'Anses, mise à jour le 20 septembre 2022, qui fait référence, ne mentionne toujours pas le traitement des palmiers contre le CRP ( usage 00002009) comme étant un usage autorisé !
2) Le Karate Zeon est un insecticide chimique non sans danger. Il est classé nocif par inhalation pour l'homme ce qui explique l'interdiction de rentrée dans les parcelles traités pendant 48 heures après le traitement. Ce délai rend son utilisation en milieu urbain très compliquée puisque cela impose d'interdire l’accès à la zone traitée pendant ce laps de temps (voir sa fiche ephy). Il est très toxique pour les organismes aquatiques. Il est dangereux pour les abeilles et ne doit être appliqué qu'en dehors de leur présence (c’est à dire la nuit en période d’inflorescences des palmiers).
3) La loi Labbé, traduite dans le code rural article 253-7, interdit l’utilisation des insecticides chimiques par les collectivités dans les espaces publics, et (loi Labbé renforcée applicable depuis le 1er juillet 2022) par les professionnels dans les parcs et jardins privés des particuliers sauf exception pour lutter contre un organisme nuisible comme le CRP (note 2). Dans ce cadre, le traitement par injection avec Revive reste autorisé là où les traitements préventifs restent obligatoires. L'efficacité de ce traitement est démontrée sur des milliers de palmiers ( voir résultats d’ARECAP) et son impact sur l'environnement est considéré comme acceptable selon l'avis de l'Anses (note 3). Adjoindre à ce traitement, l'utilisation d'un produit phytopharmaceutique non autorisé, dangereux pour les abeilles et à l'efficacité douteuse est contraire à l'esprit même de cette loi et ne peut prétendre à bénéficier de cette exception !
Quel serait l’intérêt des traitements préventifs complémentaires ?
Certains applicateurs ont imaginé que, faire un premier traitement KZ complémentaire au printemps, avant ou lors de l' injection, détruirait les CRP et leurs larves qui pourraient s'y trouver bien qu'il n'y ait pas de symptômes visibles de l'infestation. L'injection protégerait ensuite le palmier contre des futures infestations par les CRP.
Comme stipulé ci-dessus, cet argument ne tient pas car :
a) pour qu'un traitement complémentaire, quel qu'il soit, puisse améliorer les résultats obtenus avec l'injection il faudrait que sa rémanence (note 4) et son efficacité soient au moins du même niveau que celles de l’émamectine benzoate, la substance active du REVIVEII, injectée à l'intérieur du stipe, qui est véhiculée par la sève montante, diffusée dans tous les tissus vivants,et qui se trouve à l'abri de la lumière. La dose létale a été déterminée scientifiquement pour rester efficace sur des larves néonatales pendant 12 mois.
Il faudrait donc : - que la rémanence d'un traitement par aspersion de KZ soit d'au moins 6 mois alors que la rémanence de la Lambda cyhalothrine, la substance active contenu dans le KZ, n'est au plus que de quelques semaines - et que son efficacité contre le CRP soit au moins aussi bonne ; ce qui n'a été ni démontré, ni expérimenté !
b) les larves ne se promènent pas sur les palmes mais se trouvent protégées dans les tissus sains du palmier dont elles se nourrissent et où elles sont à l'abri des insecticides liquides pulvérisés de l'extérieur et qui ne peuvent les atteindre ;
c) des maladies bactériennes et fongiques peuvent se développer dans les fibres broyées par les larves, difficiles à traiter et régulièrement à l'origine de la mort du palmier lorsque la suppression des parties infestées est trop superficielle ou quand le traitement fongique n’est pas correctement suivi.
Si le palmier est attaqué, le traitement par aspersion ne suffirait donc pas sans la suppression préalable des parties infestées (voir ci-dessous le cas particulier des traitements curatifs).
Faire un deuxième traitement en automne, période où les larves des pontes de l'été sont les plus actives ne tient pas davantage pour les mêmes raisons.
L’utilité des traitements préventifs complémentaires, pour compenser un échec de l'injection improbable et imprédictible dans le temps, n’a fait l’objet d’aucune publication scientifique sérieuse et relève de l’intérêt commercial ou du parti pris mais en aucune façon d'une démarche scientifique !
Ils n’apportent aucune certitude supplémentaire pour la sauvegarde des palmiers tout en aggravant sensiblement le risque pour l’environnement.
Dangereux pour les abeilles et dont l'intérêt et l'efficacité contre le CRP n'ont pas été démontrés aux doses et fréquence d'emploi actuellement autorisées par l'AMM (9800336) du Karate Zeon pour traiter les arbres et arbustes d'ornement contre les coléoptères phytophages, rien ne peut les justifier.
A noter que les traitements préventifs des palmiers ne sont plus obligatoires, (ce que nous regrettons vivement!) hormis dans les communes qui ont déposé un plan de lutte approuvé par le Préfet de région (arrêté du 25 juin 2019). Aucune ne l’avait fait en juillet 2022, suivant les informations communiquées par le Sral-Paca .
Utilisation du Karate Zeon pour les traitements curatifs après assainissement du palmier .
ATTENTION à ne pas confondre traitements complémentaires préventifs et le traitement des blessures d'un palmier en particulier après suppression des parties infestées lors d'un assainissement obligatoire.
Si son utilisation en tant que traitement préventif complémentaire de l'injection est inutile pour préserver les palmiers et inacceptable compte tenu des risques pour l'environnement, cela n'enlève en rien l'intérêt que le Karate Zeon (ou ses substituts commerciaux) peut présenter pour le traitement des blessures après assainissement des palmiers infestés.
Nous avions déjà évoqué en juillet 2021, l'intérêt que pouvait présenter le Karate Zeon en tant qu'insecticide liquide dans un protocole d'assainissement - voir notre article sur les "Traitements " - sous réserve que son efficacité soit démontrée ce que semblent confirmer les différents professionnels qui l'ont utilisé par défaut. Dans ce cas, un seul traitement serait nécessaire en complément d’une injection à 1m sous la couronne basse du palmier assaini.
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Palmier présentant des symptômes d'infestation par le CRP
Tête d'un autre palmier Phoenix canariensis après assainissement en fin d'hiver
Tête du palmier Phoenix canariensis 15 jours après assainissement.
En cas d'infestation avérée. L'arrêté ministériel du 25 juin 2019 - art. 7a - fait obligation aux propriétaires de palmiers de les faire traiter dans les 15 jours par un professionnel agréé qui doit, selon le cas, supprimer toutes les parties infestées ou abattre le palmier. Les blessures infligées au palmier doivent, alors, être traitées avec un fongicide et un insecticide autorisé pour l'usage n° 00002009 contre le charançon rouge du palmier suivant le protocole IT DGAL/SDQSPV/2019-531.
Les seuls produits autorisés actuellement pour l'usage 00002009 sont :
- les nématodes Steinernema carpocapsae,
- les Beauveria bassiana souches 111, 147 ou 203,
- l'injection de REVIVE II.
Or aucun de ces insecticides ne peut répondre au besoin spécifique pour traiter les parties blessées :
- les nématodes ne survivront pas sur la tête d'un palmier mise à nu (mais peuvent néanmoins, présenter une certaine efficacité vu leur capacité à se déplacer dans les galeries devenues accessibles) ;
- les pulvérisations de Beauveria bassiana ne tiendront pas sur les parties tranchées qui deviennent les plus vulnérables ;
- l'injection de REVIVE II qui reste indispensable en traitement préventif immédiatement après l'assainissement du palmier, ne pourra prendre le relais de l'insecticide liquide que plusieurs heures voire quelques jours après.
Depuis l'interdiction de l'utilisation de l'imidaclopride (Confidor de la société Bayer) en 2018, les professionnels agréés se trouvaient donc dépourvus d'insecticides liquides imprégnants et ruisselants, absolument nécessaires pour protéger les palmiers après avoir supprimé mécaniquement les parties infestées. Les fibres des palmes coupées qui se trouvent à nu, peuvent faciliter la ponte des CRP qui seront immanquablement attirés par les effluves de sève. Il est donc indispensable de pouvoir les traiter, aussitôt, avec un insecticide liquide qui pénétrera dans les fibres et, par ruissellement, pourra également détruire les larves résiduelles qui auraient pu se loger dans les interstices ou dans des caries, oubliées ou hors d'atteinte par le professionnel lors de l'assainissement.
La DGAL avait demandé l'avis des experts de l'Anses sur les produits de substitution (insecticides liquides) pour lutter contre le CRP. Leur rapport concluait qu'il n'en existait pas. Faute de trouver un remplaçant aussi efficace que l'imidaclopride (Confidor), des scientifiques, dont Michel Ferry et des techniciens de FREDON-Paca, ont recherché parmi les substances actives déjà autorisées celles qui pourraient être utilisées après un assainissement pour assurer une protection suffisante du palmier . La Lambda cyhalothrine avait été identifiée comme étant la substance active potentiellement efficace mais la dose et la fréquence d'emploi nécessaires pour lutter contre le CRP restaient à déterminer.
A défaut d'autres possibilités, depuis 2019, de nombreux professionnels ont utilisé le Karate Zeon en espérant une modification du protocole DGAL pour qu’il soit officiellement autorisé.
Note 1
L'injection d'émamectine benzoate est, aujourd'hui encore, le traitement préventif le plus efficace ayant le moindre impact sur l'environnement.
Le plus efficace car les résultats obtenus dans le cadre du plan d'action ARECAP démontrent un taux d'échecs apparents de 2,23% fin 2021 sur les 3718 palmiers des Canaries (Phoenix canariensis), publics et privés, suivis et traités en 2020 et un taux global de mortalité sur les palmiers suivis et traités entre 2016 et 2021 de moins de 5% (voir notre article : résultats ARECAP 2021). Les premiers résultats à fin juillet 2022 sont similaires à ceux de 2021.
Aucun traitement phytopharmaceutique ne peut prétendre avoir un taux de réussite de 100% ! Il est donc très important que les propriétaires surveillent régulièrement leurs palmiers (au moins une fois par mois) pour pouvoir intervenir très rapidement en cas d'infestation constatée (voir notre article précédent comment détecter précocement les symptômes d'une attaque).
Bien entendu, l'amélioration des résultats de l'injection est une préoccupation légitime. Nous avons d'ailleurs identifié plusieurs pistes sans avoir à faire appel à des traitements complémentaires ( voir quelques propositions dans le document résultats ARECAP 2021 qui s'adressent aussi bien aux propriétaires qu'aux applicateurs).
Michel Ferry, en tant que directeur scientifique de la Station Phoenix de l'Inra à Elche, a toujours préconisé de réaliser les injections sans pression (par infusion) pour éviter un effet phytotoxique dans les tissus blessés ainsi qu'une dispersion inutile du produit ce qui contribuerait à éviter quelques cas d'échecs qui peuvent résulter des injections sous pression réalisées avec le pistolet injecteur, imposé et fourni par Syngenta à ses applicateurs.Il a aussi mis en garde sur les conséquences que pourraient avoir, sur l'efficacité du traitement, un changement de la méthode d'injection et/ou de formulation du produit par rapport à celles scientifiquement testées par la Station Phoenix.
Rappelons que, le REVIVE II, doit être considéré comme préventif bien qu'ayant une action curative car le dosage de la substance active a été déterminé pour que sa concentration résiduelle au bout de 12 mois soit encore suffisante pour tuer les larves néonatales. Celles-ci se développent environ une semaine après la ponte des œufs par les femelles, le plus souvent dans la base des palmes tendres de la partie sommitale pour les Phoenix canariensis qui sont les plus vulnérables. Mais cet effet curatif ne peut être garanti sur des larves adultes.
Pour que la protection du palmier soit assurée pendant un an, l'injection doit donc être réalisée sur un palmier asymptomatique ne présentant aucun signe visible d'une infestation en cours.
Note 2
La loi Labbé, renforcée par l' l'arrêté du 15 janvier 2021 applicable au 1er juillet 2022, (article 14-3 du Titre V ), interdit ...l'utilisation des produits phytopharmaceutiques (insecticides d'origine chimique) dans les propriétés privées à usage d’habitation, y compris leurs espaces extérieurs et leurs espaces d’agrément ; dans les hôtels et les auberges collectives, les hébergements... ainsi que les terrains de campings et les parcs résidentiels de loisirs..." l'arrêté précise dans son article 14-4 : L’interdiction ...ne s’applique pas aux traitements et mesures nécessaires à la destruction et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles réglementés,.. ordonnés en application de l’article L. 201-4 du code rural ainsi qu' aux traitements par des produits phytopharmaceutiques qui ...s’avèrent nécessaires pour lutter contre un danger sanitaire grave menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique..".
Note 3
L' émamectine benzoate (émab) comporte des risques mais son utilisation par injection dans le stipe du palmier, sans aucun contact avec l'extérieur rend le délai de rentrée inutile pour les personnes autres que les applicateurs. Pour la même raison, l'Anses considère dans son avis de janvier 2014 que les risques pour l'environnement sont acceptables la molécule restant confinée à l'intérieur des tissus sains du palmier. .
Concernant les abeilles, les recherches effectuées pour mesurer des résidus d'émab dans le pollen n'ont pas permis d'en détecter la présence. L'Anses, par principe de précaution, demande que les inflorescences des palmiers soient coupées pour éviter un risque de migration dans le nectar mais ce risque n'existe pas pour les palmiers de l'espèce Phoenix car ils ne possèdent pas de glandes nectarifères. Les Phoenix et en particulier les Phoenix canariensis sont la cible principale des charançons rouges et ce sont ceux qu'il faut traiter en priorité.
Note 4
La rémanence de la substance active des produits insecticides dépend très largement de leur mode d’utilisation. A titre d’exemple, celle de l’émamectine benzoate dans des insecticides utilisés en pulvérisation pour traiter des fruits et légumes est très courte et autorise des délais avant récolte qui ne dépassent pas 3 jours. C’est une molécule qui se dégrade très rapidement lorsqu’elle est exposée à la lumière. Par contre lorsqu’elle est injectée dans le stipe/tronc des palmiers, elle reste confinée dans les tissus sains, à l’abri de la lumière et sa rémanence est alors beaucoup plus longue. Elle peut atteindre 2 ans lorsqu'elle est injectée dans le tronc de certains arbres ( elle est utilisée aux USA depuis de nombreuses années sur des millions d'arbres traités contre l'agrile du Frêne).
- AMM - Autorisation de mise sur le marché
- Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
- ARECAP - Action en réseau pour l'éradication du charançon et l'assainissement des palmiers ( lutte collective engagée par la Communauté d'Agglomération Var Estérel Méditerranée en 2016)
- CMSP - Collectif méditerranéen pour la sauvegarde des palmiers
- CRP - Charançon rouge du palmier
- DGAL - Direction générale de l'Alimentation
- FAO - Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
- Inra - Institut national pour la recherche agronomique
- IT - Instruction technique
- SDQSPV - Sous Direction de la Qualité, de la Santé et de la Protection des Végétaux
Mise à jour le 26 janvier 2023 - L'arrêté du 15 janvier 2021 applicable au 1 er juillet 2022 interdit l'utilisation des produits phytopharmaceutiques lorsqu'ils ne sont pas ordonnés pour lutter contre un organisme nuisible réglementé tel le CRP.