Pourquoi est-il indispensable que la lutte contre le charançon soit intégrée et collective !

Lutte contre le charançon rouge du palmier : pourquoi est-il indispensable que la lutte soit collective et intégrée !

 

1) La « Stratégie de la dernière chance ».
2) Les résultats de la campagne de traitement ARECAP constatés à fin 2024.
3) Le prolongement d’ARECAP dans les Alpes maritimes et le Var.
4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !
5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?
6) Combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?
7) Comparaison entre les différents traitements préventifs autorisés.
8) Sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec.

 

 

4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !


Le charançon rouge est un ravageur très prolifique (200 à 300oeufs par femelle dont la durée de vie est de 2 à 4 mois), il se reproduit donc très rapidement, plusieurs générations de larves peuvent coexister dans un même palmier qu’elles finissent par tuer en 2 à 3 ans s’il n’est pas traité correctement. Bien que plutôt sédentaire par nature, il n’hésitera pas à se déplacer sur quelques centaines de mètres voire de kilomètres pour trouver un palmier et pouvoir s’y reproduire. La stratégie de lutte à mener est donc de même nature que celle qui serait nécessaire pour arrêter la propagation d’un virus.
Vouloir sauver les palmiers publics sans lutte collective intégrée, c’est donc vouloir enrayer une épidémie et préserver toute une population en ne soignant que le personnel municipal !

Il ne sert à rien de faire des dépenses publiques conséquentes, comme c’est actuellement le cas dans de nombreuses collectivités, depuis plus de 10 ans, pour tenter de préserver les seuls palmiers publics si les palmiers privés environnant ne sont pas traités. Laissés à l’abandon quand ils sont infestés, ce qui est encore trop souvent le cas aujourd’hui, y compris pour de nombreux palmiers publics, ce sont des foyers de dissémination qui contribuent au développement de la population de charançons.

 

5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?


La lutte intégrée contre les ravageurs (Integrated Pest Management ou IPM) est une stratégie de protection des plantes officiellement soutenue au niveau mondial (*) qui préconise une approche systémique avec une priorité pour des solutions autres que chimiques (en particulier la lutte biologique), visant une réduction des pesticides et l'interdiction des plus dangereux. Dans de nombreux pays il a été décidé d'interdire l'utilisation de tout produit phytosanitaire chimique dans un certain nombre de cas comme, par exemple, en France pour le traitement dans les espaces verts publics et privés (Loi 2014-110 du 6 février 2014 dite loi Labbé, modifiée). Néanmoins, cette interdiction fait l'objet d'une exception dans le cas de la lutte visant la destruction et la prévention de la propagation des organismes nuisibles réglementés en raison de la gravité qu'ils représentent (Article 1 modifié de la loi Labbé repris dans l’article 14.4-I de l’arrêté du 15 janvier 2021 applicable au 1er juillet 2022 ). C'est le cas pour le CRP dont la lutte reste obligatoire (art.1 de l’arrêté du 25 juin 2019) avec l'obligation de traitements préventifs biologiques ou chimiques autorisés pour la partie non méditerranéenne et pour cette dernière l'obligation de ces traitements dans les municipalités engagées dans une lutte collective approuvée par arrêté ministériel.

(*) Au niveau européen: la Directive 2009/128/CE du Parlement Européen et du conseil du 21 octobre 2009 instaure un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatibles avec le développement durable.
Elle est transposée en droit français par l’Ordonnance nº 2011-840 du 15 juillet 2011. relative à la mise sur le marché et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Appliquée au traitement des palmiers, il s’agit de :
- respecter les bonnes pratiques culturales : ne pas couper de palmes vertes inutilement surtout pendant leur période de vol (ce qui est pourtant trop souvent le cas , uniquement pour des considérations esthétiques contestables) ;
- surveiller ses palmiers régulièrement, en cas de suspicion faire intervenir un professionnel agréé (des symptômes d'infestation typiques sont assez facilement détectables au niveau du feuillage - voir notre article « Charançon rouge : surveillance et traitements préventifs des palmiers ! » publié le 4 juin 2020 et qui vous aidera à reconnaître les signes d’une infestation.

Attention ! un palmier peut être mort "biologiquement" et conserver des palmes vertes sur ses couronnes basses pendant plusieurs mois, voire 1 ou 2 ans. Tant qu'il reste des tissus sains, il restera des larves qui se transformeront en charançons ! Ce sont de véritables foyers de dissémination s'ils ne sont pas assainis mécaniquement et traités très rapidement.

- faire assainir un palmier infesté ce qui permet de le sauver dans bien des cas lorsque l'infestation est détectée de manière précoce (voir le paragraphe 3 §3 de notre article «Traitements des palmiers contre le charançon rouge » mis à jour le 26 janvier 2023) et, dans le cas contraire le faire étêter ou abattre dans les 15 jours conformément au protocole DGAL - IT-2019-531 du 10 juillet 2019, ceci afin d’éviter la dissémination du CRP dans l’environnement et la contamination d’autres palmiers . C'est absolument fondamental pour éviter la création de nouveaux foyers de dispersion massive du ravageur qui compromettent la réussite des efforts entrepris par ailleurs ;
- lorsque le palmier est sain le faire traiter préventivement pour le préserver d’une attaque (3 §2 de l’article Traitements des palmiers contre le charançon rouge -voir lien ci-dessus) ;
- participer au dispositif de piégeage, chaque fois que c’est possible pour mesurer l’évolution de la population et réduire la population de charançons (voir notre article « Le piégeage de lutte contre le charançon rouge des palmiers (CRP) est autorisé sans AMM » publié le 22 novembre 2020).
- respecter le protocole concernant le traitement des déchets de palmiers infestés et leur évacuation afin d'éviter la dissémination des larves résiduelles.

 

 

Voir aussi notre article « Lutte collective intégrée, seule stratégie possible contre le charançon rouge ! » publié le11 juillet 2024